Vers les rizières de Yuangyang

Nous sortons de la ville de Kunming avec nos vélos flambants neufs mais pas forcément en bon état. La première échappée devait être une promenade au bord d’un lac mais c’est sur la route nationale en direction du Vietnam parmi une horde de camions que nous avons pédaler. Pour moi, ce fut fastidieux, le seul point positif de la balade fut d’être hébergé chez l’habitant.
Dans ces conditions, la suite du trajet jusque Janshui, ville intermédiaire avant de rejoindre les rizières de Yuangyang, s’est réalisée au moyen du bus traditionnel. A notre grande surprise, nous avons découvert une ville agréable restaurée depuis 2005 à la manière des villes chinoises d’autrefois. On peut aussi y découvrir de nombreuses ruelles encore intactes principalement dans le quartier Hui, et au hasard de la promenade de beaux détails d’architecture ancienne dont des portes en bois. Ces rues s’animent en début de soirée grâce à de multiples gargotes. Dans la journée, de nombreux vieillards prennent le temps de se reposer sous leur portail tout en fumant leur pipe à eau.
Pour atteindre les rizières de Yuangyang, nous avons utilisé dans un premier temps le bus et ensuite nos vélos. Le parcours se fait essentiellement dans une région montagneuse. Si la première partie du trajet n’a pas posé de problème, la seconde partie fut, tout au moins pour moi, un peu difficile car une montée de 30 kilomètres m’attendait et je n’ai pas vraiment les aptitudes physiques pour une telle grimpette. Heureusement, un charmant conducteur de bus est venu à ma rescousse et m’a emmené dans la ville de Xinjié, située à 1 800 mètres d’altitude. Le lendemain, nous avons continué avec nos vélos et nous avons enfin pu admirer ces rizières en terrasses, façonnées ainsi au fil des siècles. Comme nous sommes au printemps, elles sont gorgées d’eau avec des effets de miroirs surtout si la lumière s’y prête. Dans cette région, nous pouvons rencontrer beaucoup d’habitants encore vêtus de leurs habits traditionnels essentiellement les Yi et les Hani. Et particulièrement le jour du marché, on assiste à un festival de couleurs.
Les caprices de la montagne nous ont empêché de profiter un deuxième jour du spectacle. Il est temps de changer de province.